Le taux d’usure augmente et l’emprunt devient plus simple début 2023

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2023 démarre sous tension pour les acteurs du crédit immobilier. Les banques affichent des taux d’usure en hausse, mais décrocher un prêt reste un parcours semé d’obstacles pour bien des candidats à l’emprunt.

Qu’est-ce que le taux d’usure ?

Le taux d’usure, c’est le plafond légal au-delà duquel les banques ne peuvent pas prêter. Ce taux d’intérêt maximum s’adapte à la durée du crédit et au montant emprunté. Les banques s’appuient sur le taux moyen pratiqué lors du trimestre précédent pour calculer ce seuil, en fonction du contrat proposé.

Il ne faut pas confondre taux d’usure et taux d’intérêt. Le taux d’intérêt simple, c’est ce que vous payez chaque mois pour rembourser votre crédit immobilier. S’il est fixe, il ne bouge pas pendant toute la durée du prêt. En 2022, il tournait autour de 1,8 % en moyenne pour les crédits immobiliers. Le taux d’usure, lui, sert avant tout à protéger l’emprunteur contre des conditions de prêt abusives ou trop agressives. Il impose une limite légale, valable aussi bien pour les crédits à taux fixe que pour ceux à taux variable, et garantit un minimum d’équité dans le financement immobilier.

Le taux d’usure en janvier 2023

Depuis janvier 2023, le taux d’usure pour un prêt sur 20 ans grimpe à 3,60 %, contre 3,05 % jusqu’alors. Soit une hausse de 0,55 point. La Banque de France ne compte pas s’arrêter là : une nouvelle augmentation est déjà dans les tuyaux avant la fin de l’année. Rien de nouveau sous le soleil, puisque la précédente hausse, en octobre 2022, avait déjà ajouté 0,50 point au seuil légal.

Pour ceux qui veulent creuser le sujet, une explication vidéo est disponible ici :

Quelles conséquences pour les emprunteurs ?

Hausse du taux d’usure rime avec marges de manœuvre élargies pour les banques. Concrètement, cela autorise des taux d’intérêt plus élevés sur les crédits immobiliers signés depuis janvier 2023. D’après les observateurs, la hausse des taux pourrait s’établir autour de 0,48 point en moyenne. Exit, donc, les crédits à prix cassés et les taux plancher.

La réalité derrière les chiffres, c’est que les foyers les moins aisés risquent de se voir éloignés encore un peu plus de l’accès au crédit. Ce durcissement vise à limiter le risque de surendettement, en fermant la porte aux emprunts jugés trop risqués pour les budgets fragiles. L’idée, c’est de prévenir plutôt que guérir, en évitant que des ménages vulnérables ne s’engagent dans des crédits aux conditions intenables.

Pour les banques et les organismes financiers, la situation ne semble pas source d’inquiétude. Malgré ces hausses successives, la France reste en tête des pays européens pour la production de crédits, et l’appétit pour l’emprunt ne faiblit pas. Cette nouvelle étape dans la progression des taux d’usure restera en vigueur jusqu’en mars 2023.

Hausse du taux d’usure : qui en profite ?

Certains emprunteurs voient dans cette hausse une opportunité. Pour ceux dont les dossiers étaient restés en suspens, la revalorisation du taux d’usure peut débloquer des situations jusque-là bloquées. Grâce à l’ajustement de la Banque de France, des acquéreurs solvables mais recalés pour cause de réglementation trop stricte retrouvent une chance de faire avancer leur projet immobilier.

Mais tout le monde n’y gagne pas. Des ménages restent sur le carreau, exclus du marché du crédit malgré l’assouplissement apparent. Le système continue d’écarter ceux dont le profil financier ne coche pas toutes les cases.

La page 2023 s’ouvre sur un secteur du crédit immobilier en pleine mutation : plus exigeant, plus sélectif, mais aussi porteur d’espoirs pour ceux qui savent tirer parti de la nouvelle donne. Reste à voir, dans les prochains mois, qui parviendra à transformer cette hausse du taux d’usure en véritable tremplin pour concrétiser ses ambitions immobilières.

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