La conjoncture économique complexe de l’année 2022 a laissé une empreinte indélébile sur le marché des maisons individuelles en région nantaise révélant une série de baisses significatives malgré des besoins persistants. Au cœur de cette réalité se trouvent des défis multiples qui ont transformé le paysage de la construction résidentielle.
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Chute importante des ventes
La chute abrupte de 30 % des ventes de maisons individuelles en Loire-Atlantique en 2022, comme le révèlent les données de l’observatoire Markemétron, est emblématique de la crise qui frappe le secteur. Cette tendance, en corrélation avec la situation nationale où seules 95 000 maisons ont trouvé preneur sur un objectif de 140 000, souligne l’ampleur de la crise qui sévit. Julien Depreux, président du pôle habitat à la Fédération française du bâtiment (FFB) de Loire-Atlantique, met en garde contre les conséquences désastreuses de cette baisse. Il appelle ainsi à une réflexion urgente sur les mesures correctives.
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Impact de la crise économique et règles environnementales contraignantes
Le contexte économique difficile est exacerbé par une série de facteurs. La crise mondiale d’approvisionnement en matières premières a frappé de plein fouet les constructeurs entraînant une pénurie et une flambée des coûts de construction atteignant 25 %. La dépendance à l’égard de l’énergie, utilisée dans la fabrication de matériaux de construction tels que la brique, la tuile ou le carrelage, a contribué à accroître les charges financières des constructeurs. Il y a aussi l’application de la réglementation environnementale RE2020, visant à renforcer les normes écologiques dans le secteur de la construction, a introduit des contraintes supplémentaires.
Adaptation des constructeurs face à des conditions d’acquisition de plus en plus complexes
Les taux d’emprunt plus élevés et la prudence accrue des banques en matière de prêts immobiliers ont également compliqué l’accès à la propriété pour de nombreux acquéreurs potentiels. Face à ce contexte difficile, les constructeurs ont dû s’adapter pour survivre. Julien Depreux souligne la nécessité pour les entreprises du secteur de proposer une gamme plus large de produits. C’est dans cette optique que des sociétés telles que Depreux constructions ont opéré un virage vers la construction de maisons sur mesure et haut de gamme. Cependant, cette adaptation a un coût : le panier moyen a augmenté de manière significative, passant de 220 000 € à 275 000 € en un an. Une stratégie qui, bien qu’elle permette de répondre à une demande plus spécifique, exclut potentiellement les primo-accédants dont l’accès à la propriété devient de plus en plus complexe.
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Les mesures du Zan en cause aussi
Le rôle du Zan ou Zéro Artificialisation Nette est également crucial. Les ambitions environnementales du Zan, visant à diviser par deux le rythme d’artificialisation des sols d’ici à 2030, sont saluées, mais les contraintes qu’il impose sont jugées prohibitives. Julien Depreux exprime des inquiétudes quant à la brutalité avec laquelle le Zan restreint la possibilité de construire des maisons, notamment sur des terrains diffus en deuxième rideau hors lotissements. Ces terrains, qui représentent jusqu’à 50 % du foncier d’un constructeur, ne sont plus constructibles en vertu de ces nouvelles restrictions.
Les perspectives pour l’avenir de la construction de maisons individuelles en région nantaise sont teintées d’incertitude. Les prévisions de l’Observatoire des permis de construire de la Dréal indiquent une nouvelle diminution du nombre de permis en 2023 laissant entrevoir une année encore plus difficile pour le secteur. Cependant, au cœur de cette crise, se trouvent également des opportunités. La transition vers des constructions plus respectueuses de l’environnement et la demande croissante de maisons sur mesure et haut de gamme peuvent ouvrir de nouvelles voies pour le secteur. Une approche équilibrée qui conjugue le respect de l’écosystème et la satisfaction des besoins en logement est essentielle pour assurer la pérennité du secteur de la construction de maisons individuelles en région nantaise.